Mystère de ce qui est; mystères incommensurables des formes secrètes qui sont la clé des choses, la clé des songes aussi. Au cœur des fûts abattus empilés se trouve ce silence des étoiles laissé par les vaisseaux de sève nourricière. Et si les arbres poussaient la nuit, à la clarté de la Lune et de la Voie lactée ? Et si les étoiles dans leur infinie profondeur et leur bruit éteint donnaient la vie sur Terre ?
La couleur de la vie par excellence : Vert. Je me souviens de mon émoi lorsque jeune femme, on me mit le livre des “recettes de Claude Monet” entre les mains et que j’y découvrais son entremet préféré à cause de sa couleur : le vert-vert (une préparation très XIXe s. de par la complexité de sa réalisation, à base de pistache). C’est comme si soudain j’étais moins seule dans cette recherche incessante d’équilibre harmonieux ou de passion fulgurante pour […]
Ça se passe de commentaire, car comment dire que c’est une porte qui ouvre à la mer-douce pour la mer-douce ? Quelque chose en soi qui laisse songeur un peu perplexe face à l’immensité de la fonction. Réguler quelque chose de mystérieux, qui nous échappe complètement, comme l’assurance de la teneur en sel ? La régulière nécessité de l’eau saumâtre en ce lieu-là pour des raisons oubliées n’ayant plus cours mais dont il reste la mécanique humaine ? Qu’importe l’exacte […]
… “L’acte de dessiner est une forme active de contemplation, une forme de concentration extrême sur deux lieux à la fois, bien qu’ils soient incommensurables : la mine aiguisée du crayon qui glisse sur le papier, et le paysage dans lequel on est assis, c’est la pointe aiguë de la conscience qui s’affole à saisir la totalité. Car la question se pose : comment saisir un paysage ? Un paysage enveloppe, il a un effet puissant qu’il est difficile à […]
… Mais c’est l’humanité par tous les continents Que je veux voir périr. Sur les fleuves d’enfer Baignant les bois sacrés du Styx, je vous le jure, D’abord j’ai tout tenté. La plaie est incurable. Il faut trancher au fer pour sauver le corps sain. Si nous ne jugeons pas dignes du ciel encor Mes faunes, mes sylvains des hauts monts, mes satyres, Mes puissances des champs, mes demi-dieux, mes nymphes, Laissons-leur tout du moins une Terre habitable !… […]
“La veille du solstice d’été, la demie-lumière est pleine de magie…/… La nuit du solstice est toujours une nuit faite pour Puck, pour les fées et pour les merveilles. J’ai entendu une fois un rossignol chanter au cœur de l’été, mais une fois seulement.” John Lewis-Stempel, La Prairie – la vie privée d’un champ anglais. 2014. trad. P.Reumaux.
Voici les fleurs d’oliviers au parfum des plus suaves que je connaisse…. Passer dans une olivaie le matin ou bien le soir au crépuscule à l’heure des fleurs, redonne sa grâce à l’être humain. … Et l’aube a réveillé le puissant rossignol… Ibycos – VIe siècle avant notre ère
Invitation à une contemplation, une respiration, peut-être une élévation dans le roux et les fûts des hêtraies de la montagne d’Albion où j’ai marché tout dernièrement un après-midi de soleil et de froid. Sans vent, le flanc répercute le bruit des pas froissant les feuilles et quand je m’arrête, on entend les bruissements d’ailes des oiseaux effarouchés – je ne connais rien de plus émouvant au monde que ce bruit là dans l’air silencieux – Songe, toi qui lis, à […]
…en vrac depuis le 1: de la neige dans les lavandes qui embaument dans le froid, les traces de pattes de cinq loups dans la forêt, un sanglier endormi dans la neige, deux roitelets huppés occupés à dévorer, des hellébores évitées par la neige… Je vous souhaite des forêts profondes, des chemins sauvages, des émerveillements de ciels, des pas perdus aux sommets… la grâce de la vie ici bas.